Et si on prenait un peu de hauteur en cette rentrée 2022?….

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Villes du futur : 3 projets d’architectes complètement fous

Des gratte-ciel immergés pour contrer la montée des eaux sur les Kiribati, cet archipel du Pacifique voué à disparaître d’ici une soixantaine d’années, la ville futuriste de l’Arabie Saoudite, la cité conçue par Zaha Hadid Architects dans le métavers… Ces projets repoussent les limites de l’imagination. 

Par Jessica Cherner, Katherine McLaughlin et Alice Martinot-Lagarde

1 septembre 2022

Un projet destin aux Kiribati un archipel du Pacifique vou à disparaître dici une soixantaine d'annes.

La ville du futur dans l’œil des architectes

Le projet prsent à la eVolo 2020 Skyscraper Competition.Ville du futur  des gratteciel immerges pour contrer la montee...

Des gratte-ciel immergés pour contrer la montée des eaux aux Kiribati

Une équipe d’architectes américaine a imaginé une ville futuriste capable de résister à la hausse du niveau de la mer et de venir en aide aux territoires bientôt immergés en raison du réchauffement climatique et de l’érosion des sols.

Imaginez une nouvelle façon de concevoir nos villes et leur architecture : créer nos lieux de vie à partir des bâtiments et non plus depuis la terre. C’est la vision d’une équipe d’architectes américaine pour les Kiribati, cet archipel du Pacifique voué à disparaître d’ici une soixantaine d’années. Présenté à la eVolo 2020 Skyscraper Competition, un concours organisé par la revue d’architecture eVolo qui récompense chaque année les meilleures idées de gratte-ciel futuristes, leur projet a reçu une mention de la part du jury.L’idée est ici de venir en aide aux territoires en proie à la montée des eaux, telles que les Kiribati, en imaginant un moyen de continuer à vivre sur ces terres et à profiter de la biodiversité qui s’y trouve même quand elles seront immergées. Selon les architectes, la solution consiste à construire des bâtiments dont les fondations seraient sous l’eau. Ils formeraient ainsi de larges murs capables de ralentir les courants marins et de permettre une rapide sédimentation, inversant la tendance à l’érosion des sols et peut-être même obtenir de nouvelles îles avec le temps. 

Un projet destin aux Kiribati un archipel du Pacifique vou à disparaître dici une soixantaine d'annes.

Les habitants résideraient dans les parties hautes des constructions, conçues spécialement pour faciliter la vie en communauté et créer un véritable écosystème vertical pensé de façon à pouvoir subvenir aux besoins alimentaires des habitants. Les bâtiments ont également été étudiés afin de créer une zone de protection de la biodiversité maritime en leur cœur, offrant notamment la possibilité aux récifs coralliens de se régénérer. Enfin, leur forme et leur positionnement les rendraient plus résistants aux catastrophes naturelles, protégeant donc mieux les populations lors des phénomènes d’ouragans et d’inondations que l’on attend toujours plus nombreux dans le futur.

Dans le mtavers de ZHA les internautes pourront rseauter sur la place centrale.

La ville de Zaha Hadid Architects dans le métavers

Depuis que Facebook a changé son nom pour Meta, le « métavers » est sur toutes les bouches. Mais c’est quoi exactement, un métavers ? Zaha Hadid Architects s’est penché sur la question. De l’Evelyn Grace Academy à Londres au pont Cheikh-Zayed à Abou Dabi, l’agence fondée par la regrettée architecte irakienne est célèbre pour ses structures futuristes en avance sur leur temps. La preuve en est avec son dernier projet : la conception d’une petite ville virtuelle et autogérée.

Conçue par l’architecte Patrik Schumacher en collaboration avec Micah Bond et Nick Lacroix de la plateforme Mytaverse, la ville comprendra un hôtel de ville, des espaces de coworking et même une galerie d’art dédiée aux NFT, le tout dans le style architectural caractéristique de ZHA. Mais ce cybermonde n’est pas complètement issu de l’imagination débordante des créatifs. Il s’agit en vérité d’un clin d’œil pas si subtil à un endroit réel : la République libre du Liberland, un petit îlot de 7 km2 situé dans les Balkans, entre la Serbie et la Croatie. Cette république non reconnue a été proclamée par le politicien tchèque Vít Jedlička en 2015 et, comme son nom l’indique, elle repose sur des valeurs libertaires. Cependant, en raison de l’absence d’infrastructures légitimes, personne n’y vit, pas même son fondateur. Faute de pouvoir se développer dans le monde physique, la micronation revendique sa place dans le monde virtuel. « Le moment est venu, d’un point de vue technologique, économique et social, de transférer une part croissante de notre vie productive dans le métavers, explique Schumacher. Le métavers commence tout juste à révéler son potentiel en termes de collaboration mondiale et sans frontières. »

Schumacher précise que le métavers n’est ni un jeu vidéo ni un monde imaginaire. Il s’agit d’un univers aussi étrange que réaliste, qui reste néanmoins fidèle aux types d’architectures que le célèbre cabinet a déjà réalisées par le passé. Ces structures en ligne se veulent toutefois encore plus créatives, ce qui est logique étant donné que la réalité virtuelle offre une liberté quasi infinie.

Parmi les nombreux bâtiments du mtavers l'espace galerie sera ddi à lexposition et à la vente de NFT.

« L’idée maîtresse du projet est de mettre notre architecture au service de l’expérience utilisateur, et d’adapter notre philosophie et nos méthodes de conception aux possibilités et aux contraintes spécifiques du monde virtuel, explique Schumacher. Metaverse nous a fourni sa technologie d’interaction innovante qui permet l’utilisation virtuelle des espaces. » Parmi les caractéristiques hors du commun du métavers de Zaha Hadid Architects, citons des toits flottants, des intérieurs gigantesques qui n’ont pas à prendre en compte des considérations comme l’efficacité énergétique, et des auditoriums qui peuvent s’agrandir et se rétrécir en fonction du nombre d’utilisateurs qui s’y trouvent.

Bien que le projet n’en soit qu’à ses balbutiements, Schumacher est convaincu que ces villes virtuelles deviendront plus courantes à mesure que le monde s’adapte à l’environnement numérique dans lequel la pandémie l’a propulsé. Meta, Google ou Microsoft… Certaines des plus grandes entreprises du monde ont autorisé leurs employés à travailler définitivement à domicile, ce qui renforce la nécessité de disposer d’un cyber-système bien développé. Quant à savoir si les grandes institutions, en particulier celles du secteur technologique, finiront par s’implanter dans les espaces virtuels, il est encore trop tôt pour le dire, mais c’est une possibilité que nous ne pouvons pas écarter. Après tout, certains des cabinets d’architecture les plus convoités au monde sont déjà sur le qui-vive.

Article initialement publié dans AD US.

Exterior fo The Line shows the mirrored facade reflecting nearby boats

The Line, la ville futuriste de l’Arabie Saoudite

Il y a environ un an et demi, SMohammed ben Salmane, prince héritier d’Arabie saoudite, annonçait le projet Neom, une ville “linéaire”, alimentée à 100 % par des énergies propres, affirmant que le pays investirait entre 100 et 200 milliards de dollars pour faire de cette utopie une réalité. La description proposée de la nouvelle cité, surnommée The Line, semblait tout droit sortie d’un roman post-apocalyptique. Pas de voitures et pas de rues, mais une “ceinture” futuriste de plus de 150 kilomètres de long, où des transports en commun autonomes à grande vitesse permettraient aux habitants de se déplacer, et où les infrastructures s’appuieraient sur le traitement des données par l’intelligence artificielle pour faciliter la vie quotidienne.

Rendering of The Line shot from the bottom up toward the sky

Lors de l’annonce du projet, les visuels du développement faisaient notablement défaut, laissant le soin au public d’imaginer à quoi pourrait bien ressembler cette ville unique en son genre grâce une vague description bourrée d’argot technologique. Mais comme le dit l’adage, une image vaut mille mots, et pour qui souhaite comprendre The Line, les images sont enfin là.

Fin juillet, le prince a enfin partagé des visuels de la conception de The Line, qui permettent une meilleure compréhension du projet. Le projet fera 200 mètres de large et 500 de haut, et sera recouvert d’une façade en miroir qui reflètera le désert environnant. La ville se présentera en strates : les écoles, les maisons, les bureaux et les parcs, entre autres infrastructures, seront superposés les uns aux autres, favorisant un mouvement vertical en plus des déplacements horizontaux.

Rendering of the exterior of The Line

“Lors de l’annonce du lancement de The Line l’année dernière, nous nous sommes engagés à une révolution de civilisation qui placera l’humain au centre, sur la base d’un changement radical de l’urbanisme”, a déclaré SAR ben Salmane dans un communiqué. “Les visuels dévoilés aujourd’hui, qui présentent des communautés disposées verticalement dans la ville, vont défier les cités traditionnelles, plates et horizontales et créer un modèle de préservation de la nature et d’amélioration de l’habitat humain.”

“Neom reste l’un des projets les plus importants du plan Saudi Vision 2030, et notre engagement à livrer The Line au nom de la nation est ferme”, a déclaré le prince héritier dans un communiqué. Le projet a néanmoins été vivement critiqué, certains n’hésitant pas à le qualifier au mieux d’hautement improbable, au pire de fantasme totalement irréaliste. Le souverain saoudien a en outre fait l’objet de critiques plus larges concernant son projet Vision 2030, et plus sérieusement encore pour son rôle supposé dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018.

Article initialement publié sur AD US.