Une nonagénaire harcelant ses voisins condamnée à déménager
Une femme de 94 ans a été reconnue coupable de harcèlement envers ses voisins. Elle doit quitter sa maison et risque sept mois de prison avec sursis si elle s’oppose à son déménagement.
Mis à jour le22/03/22, 06:00
Publié le22/03/22, 06:00
Tatie Danielle existe vraiment. Il s‘agit de Jeanine, 94 ans, habitante de la rue Laperrière, à Alençon, dans l’Orne (61). Elle verse du désherbant sur la pelouse de ses voisins, se répand en invectives en les qualifiant de voleurs, violeurs, assassins, et frappe chaque nuit le mur qui délimite leurs maisons avec un marteau dans l’objectif de les empêcher de dormir, comme le rapporte Tendance Ouest.
«La situation est devenue tellement insupportable qu’on a quitté notre maison, on campe chez des amis avec notre petit garçon né en 2020», explique le père de famille à Tendance Ouest. Tatie Danielle, alias Jeanine, n’en est pas à son coup d’essai. Elle harcèle ses voisins, jour et nuit, depuis sept ans. Jeanine va jusqu’à accuser son voisin de sonner plusieurs fois par nuit à sa porte et d’avoir tué son lapin et assure être de la famille de la reine d’Angleterre ou de celle de Gérald Darmanin. Une expertise psychiatrique déduit toutefois qu’elle ne présente aucun trouble intellectuel.
Sept mois de prison avec sursis
Le tribunal d’Alençon s’est penché sur son cas jeudi 17 mars. Mais, coup de théâtre, dès que le président de la cour lui pose une question, elle rétorque qu’elle n’entend rien. Celui-ci se déplace et s’installe à ses côtés, de telle sorte que la surdité ne puisse plus devenir une excuse. Jeanine finit par s’emporter et par quitter le tribunal, après avoir signé un pouvoir à son avocat, en déclarant: «Je m’en vais, il n’y a rien à faire avec ces gens. C’est œil pour œil, dent pour dent, j’applique la loi du Talion.»
Le procès continue, sans Jeanine. Le tribunal rend sa décision: une interdiction de paraître rue Laperrière durant les cinq prochaines années, avec exécution immédiate. Si elle refuse de quitter immédiatement sa maison, mitoyenne de ses voisins, elle risque sept mois de prison avec sursis.
Pour rappel, la loi interdit de déranger ses voisins avec un bruit répétitif et intense, le jour. La nuit, le bruit n’a pas besoin d’être répétitif pour être qualifié de tapage nocturne. Les auteurs s’exposent à une amende forfaitaire de 68 euros qui peut aller jusqu’à 180 euros si elle n’est pas réglée dans les 45 jours. Si l’auteur des nuisances est votre locataire, vous devrez faire des démarches pour qu’il cesse les nuisances sonores afin de ne pas engager votre responsabilité.